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Finance à impact, retour sur notre événement

La finance à impact marque une nouvelle étape décisive dans la finance durable.  Ce jeudi 25 mars à Bercy, une initiative de place sur la finance à impact a été lancée par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la relance, Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable et Thierry Déau, président de Finance for Tomorrow, la branche de Paris EUROPLACE dédiée à la finance durable. Son objectif est de faire de Paris le premier centre financier mondial de la finance à impact.

En ouverture d’événement, Bruno Le Maire a souligné l’importance de la finance pour arriver à une économie politique, qui doit avoir un but. Il est temps de mettre la finance au service du bien commun. La France se positionne en leader sur cette question et l’enjeu pour le rester est de toujours chercher à « corriger et améliorer ses actions ». Les critères doivent être davantage exigeants et transparents pour apporter des réponses concrètes aux détracteurs des initiatives du secteur financier.

« La France est la cheffe de file des nations sur la question de la finance à impact. Quand on est chef de file, il faut garder sa place et pour garder sa place il faut être capable d’innover. »

Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance

L’évènement « La finance à impact : effet de mode ou tendance de fond de la finance durable ? » a permis d’impulser la consolidation et de nourrir le développement de la finance à impact sur la place de Paris en réunissant tous les acteurs de ce champ en plein développement : gestionnaires d’actifs, investisseurs, banques, associations et universitaires.

Augustin de Romanet a d’ailleurs rappelé la nécessité de bien définir l’impact, qui va un cran plus loin que l’ESG. A l’instar de ne pas nuire, l’ambition est de produire un impact positif sur le bien commun. Au sein de Paris EUROPLACE, des groupes de travail ont été mis en place en termes d’accès aux données sociales, environnementales et de taxonomie notamment. Les travaux de Finance for Tomorrow viendront appuyer cette démarche pour fixer un cadre méthodologique clair et multipartite.

« Finance For Tomorrow est très engagé dans une démarche qui vise à essayer de donner un cadre aussi clair que possible à ce qu’on peut tirer de meilleur de la finance à impact. »

Augustin de Romanet, Président de Paris EUROPLACE

Retour sur les trois tables rondes de cette matinée.

Les tables rondes ont dressé les grands enjeux actuels de l’impact, afin de réussir à enraciner cette tendance de fond dans nos pratiques.

  1. Le besoin de définition, d’une vision partagée pour une ambition commune.

La première table ronde a estimé essentiel de s’accorder collectivement sur une définition de l’impact pour que la Place de Paris puisse se mettre en ordre de marche et porter une voix cohérente à l’internationale. Ainsi, l’impact se repose sur trois piliers majeurs : l’intentionnalité, l’additionnait et la mesurabilité. Cependant, le manque de référence commune empêche la notion de se généraliser uniformément auprès des acteurs, des classes d’actifs, des cotées et non cotées. L’enjeu est de mettre l’engagement de l’investisseur au cœur de la dynamique du changement. Il est donc urgent de fédérer les acteurs français autour d’une ambition commune. Ainsi, chacun pourra s’approprier la définition collective afin de travailler dans un cadre méthodologique qualifiant la performance de l’impact. Travailler sur la finance à impact doit permettre aux investisseurs d’agir grâce un langage commun, et aux épargnants de bénéficier d’une meilleure information quant à l’impact réel de leurs investissements.

2. Le besoin de bonnes pratiques et de méthodologies d’évaluation de l’impact

La mesure de l’impact est primordiale : elle est le socle de toute idée d’amélioration possible.  Ainsi, la seconde table ronde s’est concentrée sur la robustesse des méthodologies. En effet, cette dernière souffre d’une importante hétérogénéité au regard du choix d’une méthodologie selon plusieurs critères, dont l‘objectif recherché. L’enjeu se cristallise autour de la production, de l’accès et de la vérification de la donnée. Afin d’harmoniser ces méthodologies, un panorama des travaux existants a été dressé. Ces derniers seront la base de réflexion afin de proposer un cadre méthodologique à même de qualifier la performance d’impact ou de transformation durable d’un portefeuille d’actifs.

« La mesure de l’impact est primordiale : elle est le socle de toute idée d’amélioration possible. »

Thierry Déau, Président de Finance for Tomorrow et PDG de Meridiam

3. Le besoin d’un cadre réglementaire pour soutenir la finance à impact

La troisième table ronde a mis en lumière la nécessité pour les acteurs français de disposer d’une boite à outils, en relation avec les nouvelles exigences de transparence européennes en cours d’élaboration. La France s’est illustrée en matière de finance verte et durable grâce à son cadre réglementaire solide, dont l’ambition a permis d’influencer les avancées de la stratégie européenne sur la finance durable. C’est pourquoi un label portée par l’Union européenne ou par la France, à l’instar du label ISR, participerait à la standardisation des indicateurs de la finance à impact ». Ces évolutions réglementaires doivent permettre à la finance à impact de répondre aux aspirations des citoyens qui souhaitent mobiliser leur épargne, et que les résultats de cet engagement financier soient concrets et mesurables, à rebours des pratiques de « green ou social-washing » qui dégradent la confiance des investisseurs. 

Pour conclure cette matinée, Olivia Grégoire a tenu à remercier les femmes et hommes qui s’engagent à ses côtés pour que la finance et le bien commun ne soient plus antinomiques.

« L’enjeu est désormais de partager plus qu’une ambition, et de se donner les moyens de partager les méthodes, idées et référentiels qui permettront à la place de Paris de s’affirmer comme le leader mondial de la finance à impact. »

Olivia Grégoire, Secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable

Pour vivre ou revivre cette matinée, retrouvez le replay des discours et des tables rondes ci-dessous !