La COP21 et l’Accord de Paris, un Tournant pour la Finance Climatique
La 21e Conférence des Parties (COP21) à Paris en 2015 marque un moment historique dans la lutte contre le changement climatique, aboutissant à l’adoption de l’Accord de Paris le 12 décembre. Cet accord, ratifié par 195 pays, établit un cadre global pour les efforts climatiques internationaux.
L’Accord de Paris fixe trois objectifs principaux :
- Limiter l’augmentation de la température mondiale « nettement en dessous » de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, avec des efforts pour la limiter à 1,5°C.
- Renforcer les capacités d’adaptation aux impacts du changement climatique.
- Aligner les flux financiers sur un développement à faibles émissions de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques.
L’article 2.1.c de l’Accord de Paris est particulièrement novateur, appelant explicitement à un alignement des flux financiers avec les objectifs climatiques. Cette disposition reconnaît le rôle crucial du secteur financier dans la transition vers une économie bas-carbone et résiliente au climat.
L’Accord prévoit également :
- La révision à la hausse des engagements nationaux (NDCs) tous les cinq ans.
- Un objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour soutenir les pays en développement.
- Un mécanisme de transparence pour suivre les progrès des pays.
L’Accord de Paris représente ainsi un tournant majeur dans l’intégration des considérations climatiques dans les décisions financières et économiques mondiales, posant les bases d’une transformation profonde du système financier global vers la durabilité.
Les ODD, un Cadre Global pour le Développement Durable
En septembre 2015, l’Organisation des Nations Unies franchit une étape historique en adoptant les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), établissant ainsi un cadre de référence ambitieux et universel pour l’action mondiale jusqu’en 2030.
Les ODD, qui font partie intégrante de l’Agenda 2030, représentent un plan d’action global visant à éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous. Ces objectifs se distinguent par leur portée universelle, s’adressant à l’ensemble des pays et des acteurs, qu’ils soient publics ou privés.
Caractéristiques clés des ODD :
- Universalité : Contrairement aux Objectifs du Millénaire pour le Développement qui les ont précédés, les ODD s’appliquent à tous les pays, développés comme en développement.
- Intégration : Les 17 objectifs sont interconnectés, couvrant les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable.
- Mesurabilité : 169 cibles spécifiques et 244 indicateurs ont été définis pour suivre les progrès de façon concrète.
- Inclusivité : Le processus d’élaboration des ODD a impliqué une large gamme d’acteurs, y compris les entreprises via le Global Compact de l’ONU.
Les ODD offrent un langage commun et une vision partagée du développement durable, servant de guide pour les gouvernements, les entreprises, les institutions financières et la société civile dans leurs efforts pour créer un monde plus équitable et durable d’ici 2030.
Cette initiative marque un tournant décisif dans l’approche globale du développement, en reconnaissant l’interdépendance des défis mondiaux et la nécessité d’une action concertée à tous les niveaux de la société.
Premiers Engagements Financiers pour la Sortie du Charbon
L’année 2015 marque un tournant décisif dans l’engagement du secteur financier pour la lutte contre le changement climatique, notamment à travers les premières initiatives concrètes de désinvestissement du charbon.
Plusieurs acteurs financiers majeurs prennent des engagements pionniers :
- AXA annonce son intention de se désengager de 500 millions d’euros d’investissements dans l’industrie du charbon.
- Le fonds souverain norvégien, le plus important au monde, décide de se retirer des entreprises dont plus de 30% des activités sont liées au charbon.
- Allianz déclare qu’il cessera de financer les projets liés au charbon et désinvestira progressivement des entreprises fortement exposées à ce secteur.
Ces décisions marquent le début d’une tendance qui va s’amplifier dans les années suivantes. Elles reflètent une prise de conscience croissante des risques financiers liés aux actifs carbones, ainsi qu’une volonté de contribuer à la transition énergétique.
Ces initiatives, bien que limitées à l’époque, posent les bases d’un mouvement plus large de désinvestissement des énergies fossiles dans le secteur financier, aligné avec les objectifs de l’Accord de Paris signé la même année.