Assureurs – Climat
Politique Climat
Objectif
Objectifs mis en place
Des méthodologies ont été développées pour évaluer la compatibilité d’un portefeuille de prêts avec des objectifs environnementaux tels que l’accord de Paris. De nombreuses méthodologies existent avec différentes approches et différents scénarios de référence et il n’y a pour l’instant pas de consensus scientifique ou réglementaire pour en privilégier un. Le calcul d’alignement d’un portefeuille de prêts permet d’évaluer si les activités financées suivent un rythme de transformation, de décarbonisation, vis-à-vis d’un scénario de référence. Le calcul d’intensité carbone d’un portefeuille permet de rapporter les émissions de CO2 de celui-ci à sa taille. Le comité scientifique et d’expertise a émis des recommandations pour une bonne définition d’une stratégie d’alignement.
Participation aux alliances Net Zero
La « Net zero asset owner alliance » est un programme lancé en septembre 2019 dans le cadre de l’initiative financière du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP-FI). En rejoignant l’alliance, les investisseurs signataires s’engagent à aligner leurs investissements et portefeuilles sur les objectifs zéro émission nette d’ici 2050
Suivi des objectifs
Plusieurs métriques peuvent être utilisées afin de rendre compte de la progression des acteurs par rapport aux engagements qu’ils ont pris.
Empreinte carbone
L’empreinte carbone correspond aux émissions carbones générées de manière directe ou indirecte par une entité. Généralement elle est exprimée en équivalent CO2, c’est à dire qu’elle présente les émissions de tous les gaz à effet de serres de l’entité exprimés en CO2. Ces émissions peuvent être divisées en 3 scopes.
- Le scope 1 correspond aux émissions directes.
- Le scope 2 correspond aux émissions indirectes liées aux consommations énergétiques.
- Le scope 3 regroupe les autres émissions indirectes. Pour les institutions financières notamment, il est important de diviser ce scope 3 en deux parties.
- La première correspond aux émissions indirectes opérationnelles des institutions financières (émissions de déchets, déplacements des employées…). Dans le GHG protocol cela correspond au scope 3.1 jusqu’au scope 3.14.
- La seconde partie correspond aux emissions indirectes financées. Cela revient à calculer le scope 1, 2 et 3 des entreprises financées par l’institution financière à hauteur de la part qu’elle finance. Dans le GHG protocol cela correspond au scope 3.15.
La majeure partie des émissions générées par une institution financière correspond à ses émissions indirectes financées. Cette métrique est notamment utilisée pour mesurer l’objectif de contribution à la Neutralité carbone. Pour rappel l’utilisation de neutralité carbone ne peut se faire qu’au niveau de la planète, au niveau des institutions financières et entreprise de manière générale, on parle de contribution à la neutralité carbone, comme le souligne l’ADEME dans sa note de mars 2021.
Afin de faire ce suivi de contribution, l’institution doit calculer d’un côté l’empreinte carbone de son institution et de l’autre sa compensation carbone, correspondant aux puits de carbone qu’elle va générer pour compenser les émissions de gaz à effet de serre.
Température implicite
Les calculs de températures s’appuient sur les calculs d’émissions carbones et sur les stratégies climatiques des institutions financières qui permettent de définir la performance climatique d’une entité. Un ou plusieurs scénarios climatiques sont ensuite définis. La performance climatique est ensuite comparée à ces scénarios pour donner la température du portefeuille. Ces calculs peuvent être réalisés sur l’ensemble du portefeuille ou réalisée par secteur.
Analyse d’alignement sectoriel et d’adéquation du mix énergétique ou technologique
L’analyse d’alignement sectoriel s’appuient sur les méthodes de mesure de l’alignement des portefeuilles financiers avec les scénarios de décarbonisation pour certains secteurs d’activités clés, en général les secteurs les plus sensibles aux risques de transition. Ces méthodes mesurent l’écart entre l’intensité carbone préconisée par secteur pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et celle des entreprises en portefeuille.
L’analyse d’adéquation du mix énergétique ou technologie consiste à transposer les enjeux du budget carbone 2°C à un enjeu de changement du mix énergétique (pour les énergéticiens) ou technologique (pour les constructeurs automobiles). Les mix actuels et projetés sont comparés aux objectifs de l’Agence Internationale de l’Energie.
Evaluation des risques climatiques
Les assureurs analysent les risques physiques et de transition associés à leurs investissements. Les méthodologies ne sont souvent pas encore suffisamment matures pour calculer l’impact financier potentiel associé à ces risques. Certaines méthodologies permettent de fournir un score de risque. D’autres assureurs se limitent à une évaluation qualitative des risques.
Risques physiques
Les risques physiques sont des risques résultant des dommages directement causés par les phénomènes météorologiques et climatiques.
Risques de transition
Les risques de transition sont des risques résultant de la mise en place d’un modèle économique bas-carbone. Les risques de transition comprennent des risques politiques (par exemple, mise en place d’un prix du carbone), juridiques (par exemple, hausse des litiges climatiques), technologiques (par exemple, disruptions sur le stockage de l’énergie, la capture du carbone), de marché (par exemple, modification de l’offre et de la demande liées à la prise en compte croissante des risques climat) ou encore de réputation.
Financement Climat
Montants éligibles à la Taxonomie
La Taxonomie européenne permet la classification des activités économiques considérées comme durables sur le plan environnemental, applicable à l’ensemble des pays membres. Lancée à l’initiative de la Commission européenne, la Taxonomie définit ainsi des critères par secteurs d’activité pour harmoniser la définition des investissements considérés comme durables.
Pour être considérée comme durable sur le plan environnemental, une activité doit : i) répondre à l’un des six objectifs de la taxonomie, ii) ne causer aucun dommage collatéral à un des 5 autres objectifs (DNSH) et iii) se conformer aux garanties minimales du droit social, iv) respecter les critères techniques et seuils définis par activité.
En janvier 2022, la Taxonomie est entrée en application sur les deux premiers objectifs. Les quatre suivants doivent entrer en application début 2023. Certains assureurs ont décidé de mettre en place ce calcul de manière volontaire en amont de son application réglementaire.
Les investissements verts
L’activité d’assurance nécessite de pouvoir compter sur divers placements et investissements financiers pour pouvoir couvrir les risques futurs des assurés. Les assureurs sont donc considérés comme des investisseurs de long terme.
Les assureurs sont certainement les acteurs financiers les plus concernés par le dérèglement climatique : d’une part ils assurent les acteurs particuliers, privés et publics contre les effets du dérèglement, mais d’autre part ils doivent s’assurer de pouvoir couvrir leurs engagements envers leurs assurés. Différents types d’investissements verts existent aujourd’hui pour financer une transition vers une économie bas carbone.
Les investissements verts sont les suivants :
- Des fonds thématiques environnementaux (dont fonds de Green bonds, fonds d’actions cotées y compris fonds low carbon et fonds de capital-investissement) ;
- Des infrastructures vertes ;
- Des investissements directs en Green bonds (voir graphique après) ;
- L’immobilier vert (immobilier bénéficiant de certifications environnementales, par exemple Leadership in Energy and Environmental Design (LEED), Building Research Establishment Environmental Assessment Method (BREEAM), Haute Qualité Environnementale (HQE)…
Les obligations
Les obligations sont des prêts émis par des entreprises sur les marchés financiers. Des conditions extra-financières peuvent être adossées aux obligations lors de leurs émissions. Cela permet donc à des investisseurs de choisir de soutenir des entreprises et des projets suivant des critères définis, environnementaux ou sociaux par exemple.
Les labels
La labellisation d’un fonds permet à un acteur de certifier le processus de gestion et de la sélection des émetteurs présents dans son portefeuille en fonction des différents critères requis par chaque label. Labelliser un fond est le gage du respect du cahier des charges propre à chaque label et permet de rassurer les clients dans leur sélection de produits responsables.
Le label Greenfin permet d’investir dans des fonds qui respectent des critères environnementaux. Une des particularités du label Greenfin est qu’il exclut les fonds qui investissent dans les énergies fossiles ou le nucléaire.