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L’IFD présente le panorama des pratiques de la place financière de Paris pour lutter contre la déforestation

L’Institut de la Finance Durable poursuit ses travaux sur la biodiversité avec la publication de son panorama des stratégies de la place financière de Paris pour lutter contre la déforestation. Ce panorama offre un relais à la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) avec la mobilisation des acteurs financiers de la Place de Paris.  

Ce rapport présente les pratiques de 15 acteurs du secteur financier (assurances, gestionnaires d’actifs et banques) de la Place de Paris, des outils et actions en faveur de la lutte contre la déforestation ainsi qu’un recensement des principales bases de données et instruments disponibles.

Les forêts jouent un rôle environnemental majeur.

Elles contribuent d’une part à l’atténuation du changement climatique en stockant aujourd’hui la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la planète et, d’autre part, elles représentent d’immenses réservoirs de biodiversité. Or, entre 1990 et 2020, l’équivalent de 10% des forêts mondiales ont disparu – soit 420 millions d’hectares, une superficie supérieure à l’Union européenne. Leur protection et la lutte contre la déforestation sont donc essentielles notamment pour maintenir les services écosystémiques qu’elles fournissent.

C’est dans ce contexte que la France s’est dotée depuis 2018 d’une Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SDNI) afin de mettre fin d’ici 2030 à l’import de produits forestiers ou agricoles contribuant à la déforestation à l’étranger, renforcée plus récemment par l’adoption d’un Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts.

Avec ce panorama, l’IFD offre un outil au service des stratégies de réduction de l’exposition à la déforestation.

Conscients des risques climatiques, environnementaux et économiques associés à la déforestation, les acteurs de la Place de Paris mobilisent les leviers d’action disponibles. Le secteur financier français demeure ainsi l’un des plus avancés dans la prise en compte de ces enjeux sur la scène internationale.

Quatre leviers d’action principaux sont identifiés :

1. Mobiliser les outils classiques de la gestion de portefeuille financier telles que les politiques sectorielles avec des stratégies d’engagement et d’exclusion ciblant les producteurs et distributeurs des principales commodités à risque de déforestation

Plus de 90% des acteurs cités dans le rapport ont défini des politiques de lutte contre la déforestation sur des commodités à risque. Les principales commodités à risque identifiées dans ce cadre sont l’huile de palme, le soja, le bétail et le bois.

2. Être accompagné par des acteurs spécialisés dans la lutte contre la déforestation peut permettre de renforcer sa stratégie en la matière et d’accélérer la transformation de son activité.

3. Utiliser des outils permettant de tracer l’exposition au risque de déforestation.

Plus de trois quarts des acteurs présentés dans ce panorama utilisent des bases de données pour tracer l’exposition à la déforestation de leurs portefeuilles et renforcer leurs engagements. Ils ont également recours aux certifications pour renforcer leurs engagements contre la déforestation et conditionner leurs stratégies d’exclusion.

4. Rejoindre des initiatives et coalitions internationales qui accompagnent les acteurs financiers dans la mise en œuvre d’objectifs zéro déforestation et plus largement de prise en compte des enjeux de biodiversité.

Les initiatives de dialogue et d’engagement avec les émetteurs, la transparence, la traçabilité, des bases de données plus robustes, la définition de méthodologies permettant la comparabilité de ces données, sont des leviers permettant des stratégies renforcées.

Ces leviers viendront alimenter les efforts à poursuivre pour avancer autour d’un cadre permettant un langage commun, la transparence et la comparabilité des actions en faveur de la lutte contre la déforestation. Ces efforts doivent être poursuivis en vue d’une meilleure intégration de cet enjeu dans les décisions de financement et d’investissement.