Le NGFS (Network for Greening the Financial System) appelle le secteur financier à une action collective
Dans le cadre de la conférence NGFS (Network for Greening the Financial System) organisé le 17 avril par la Banque de France, le réseau a publié son premier rapport complet présentant 6 recommandations à destination des banques centrales, superviseurs et décideurs politiques pour une action collective dans le but de faciliter le rôle du secteur dans la réalisation des objectifs de l’accord de Paris.
Le Réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier reconnaît collectivement que les risques liés au climat sont une source de risque financier.
Selon Frank Elderson, président du NGFS, « Les risques financiers auxquels le changement climatique nous expose sont complexes à analyser, sans précédent et pourtant très urgents. En formulant ces recommandations, les membres du NGFS démontrent un leadership collectif qui se traduira par des actions visant à favoriser le verdissement du système financier dans l’ensemble des pays et des continents. Tant que les températures et le niveau des mers continueront de s’élever et, avec eux, les risques financiers liés au changement climatique, les banques centrales, les superviseurs et les institutions financières continueront d’accroitre leur ambition pour toujours mieux prendre en compte ces risques et verdir le système financier.»
Les quatre recommandations pour les banques centrales et les superviseurs sont les suivantes :
1. Intégrer les risques liés au climat dans le suivi de la stabilité financière et la surveillance microprudentielle. Cela implique notamment d’évaluer les risques financiers liés au climat dans le système financier et leur intégration dans la supervision prudentielle.
2. Intégrer des facteurs liés au développement durable dans la gestion des portefeuilles pour compte propre. Reconnaissant les différents dispositifs institutionnels existant dans chaque juridiction, le NGFS invite les banques centrales à donner l’exemple dans le cadre de leurs propres opérations.
3. Remédier aux lacunes en termes de données. Le NGFS recommande que les autorités publiques partagent les données pertinentes pour l’évaluation du risque climatique (Climate Risk Assessment – CRA) et qu’elles les rendent publiques, dans la mesure du possible, dans un référentiel de données. À cet égard, le NGFS juge opportun de mettre en place un groupe de travail conjoint avec les parties intéressées pour remédier aux lacunes existant en termes de données.
4. Renforcer la sensibilisation et les capacités d’analyse, encourager l’assistance technique et le partage des connaissances. Le NGFS encourage les banques centrales, les superviseurs et les institutions financières à mettre en place des ressources en interne et à collaborer afin d’améliorer leur compréhension de la manière dont les risques liés au climat se traduisent par des risques financiers mais aussi des opportunités.
Le NGFS a également émis deux recommandations à l’attention des décideurs politiques afin de faciliter la tâche des banques centrales et des superviseurs :
5. Parvenir à la publication d’informations financières en rapport avec le climat et l’environnement sur des bases solides et homogènes au plan international. Le NGFS souligne l’importance de disposer d’un cadre solide et homogène au plan international pour la publication des informations financières en rapport avec le climat et l’environnement. Les membres du NGFS apportent collectivement leur soutien aux recommandations du Groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives au climat (Task Force on Climate-related Financial Disclosures – TCFD).
6. Favoriser le développement d’une taxonomie des activités économiques. Le NGFS invite les décideurs politiques à réunir les parties prenantes et les experts concernés afin de développer une taxonomie qui améliore la transparence pour savoir qu’elles sont les activités économiques (a) qui contribuent à la transition vers une économie verte et à faible émission de carbone et (b) qui sont le plus exposées aux risques liés au climat et à l’environnement (à la fois les risques physiques et ceux liés à la transition).